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C'est quoi ?

Comprendre la Matrice ESS

La Matrice ESS est un outil d’analyse conçu pour aider les organisations à situer leurs activités selon deux dimensions essentielles : l’impact social et la viabilité économique.

Elle propose une représentation simple de la diversité des activités au sein d’une structure et permet d’en identifier les forces, déséquilibres et pistes d’amélioration.

MATRICE ESS

9 cases pour analyser votre projet social

La Matrice ESS s’inspire de celle développée par le cabinet BCG dans les années 1970 pour évaluer la rentabilité et la croissance d’une entreprise.

Transposée au domaine de l’économie sociale et solidaire, cette nouvelle approche croise la performance économique avec la contribution sociale des activités.

Elle offre ainsi une lecture plus nuancée pour analyser la place de chaque activité dans l’ensemble du projet collectif et orienter les décisions stratégiques des entreprises à finalité sociale.

La matrice-ESS s’appuie sur une grille de neuf cases – au lieu de quatre dans le modèle d’origine – où chaque position illustre un équilibre différent entre impact social (axe vertical) et rentabilité (axe horizontal).

Impact social
  • Bon
  • À améliorer
  • Mauvais (hors mission)

Bonnes œuvres

Les Bonnes œuvres sont des activités qui font clairement avancer la mission sociale, mais qui sont condamnées à perdre de l’argent. Elles se trouvent dans la partie gauche de la matrice, avec les activités non rentables (Dilemmes sociaux, Poids morts). Contrairement aux Dilemmes sociaux, elles ne doivent plus être “améliorées” : on accepte leur déficit.

  • Assumer qu’elles sont utiles socialement.
  • Identifier quelles autres activités vont financer ces pertes.
  • Jouer sur les volumes (ne pas en multiplier sans financement).

Stars sociales

Les Stars sociales sont des activités arrivées à maturité du point de vue de l’impact social : elles font très bien le travail attendu par la mission. Elles ne sont pas encore totalement équilibrées financièrement, mais on peut les laisser telles quelles ou chercher un petit gain de rentabilité.

  • Préserver le bon impact social.
  • Améliorer la rentabilité seulement si c’est possible sans perdre la qualité.
  • Les garder comme activités de référence.

Stars des stars

Les Stars des stars sont les activités parfaites : très bon impact social et bonne rentabilité. Elles ont atteint le niveau maximum sur les deux axes. On n’a pas besoin de les améliorer, on peut juste les développer.

  • Ne pas les compliquer inutilement.
  • Les sécuriser et les reproduire.
  • En faire un modèle pour les autres activités.

Dilemmes sociaux

Les Dilemmes sociaux sont des activités non rentables et dont l’impact social doit encore être amélioré. Ce sont des activités dont on se dit : “ça va dans la bonne direction… mais pas encore”.

  • Clarifier ce qui manque sur le plan social.
  • Décider si on les fait monter vers les Bonnes œuvres ou si on les arrête.
  • Fixer un délai pour voir les effets.

Dilemmes des dilemmes

Les Dilemmes des dilemmes sont au centre de la matrice : ils peuvent être améliorés à la fois sur l’impact social et sur la rentabilité. Ce sont souvent les activités qui font le plus discuter.

  • Définir clairement la direction d’amélioration.
  • Comparer avec les autres activités du portefeuille.
  • Abandonner si rien ne progresse après un certain temps.

Stars économiques

Les Stars économiques sont des activités qui fonctionnent très bien sur le plan financier, mais dont l’impact social pourrait être plus fort. Elles peuvent jouer un rôle de soutien financier.

  • Préserver la rentabilité.
  • Renforcer l’utilité sociale sans la dégrader.
  • Vérifier qu’on ne s’éloigne pas de la mission.

Poids morts

Les Poids morts sont des activités accessoires ou en fin de vie : elles n’ont plus vraiment de public et elles perdent de l’argent. Souvent elles restent parce qu’il y a une raison politique, RH ou d’image.

  • Identifier honnêtement la raison de leur maintien.
  • Réduire au maximum les pertes.
  • Sortir de l’activité dès que c’est faisable.

Dilemmes économiques

Les Dilemmes économiques ont un mauvais impact social (hors mission) mais ne sont pas encore rentables. Leur but est de devenir des Vaches à lait.

  • Ne pas chercher à leur donner artificiellement un rôle social.
  • Tester formats, prix, publics pour atteindre la rentabilité.
  • Abandonner si cela ne dégage jamais de marge.

Vaches à lait

Les Vaches à lait servent à financer les activités moins rentables. Elles sont rentables mais pas totalement dans la mission, on veille donc à rester cohérent avec les valeurs.

  • Assumer leur fonction de financement.
  • Expliquer pourquoi elles existent.
  • Éviter qu’elles prennent toute la place.
Mauvaise À améliorer Bonne
Rentabilité

Exemple

Épiceries sociales : elles pratiquent des prix inférieurs au coût d’achat pour aider des personnes à sortir du surendettement (bon impact social).

L’activité est par définition déficitaire (mauvaise rentabilité). L’accès est souvent sélectif et temporaire, et l’organisation compte sur d’autres activités plus rentables pour compenser les pertes.

Exemple

École de devoirs élargie : au départ, l’activité aide les enfants, puis l’équipe décide de s’investir davantage auprès des familles (accompagnement social, orientation, écoute).

Le service devient très utile socialement, mais les financements initiaux n’avaient pas prévu cet élargissement : la rentabilité reste donc à améliorer.

Exemple

Atelier de jardinage en entreprise de travail adapté : rentable et très épanouissant pour les travailleurs. Activité à conserver et à développer.

Exemple

Cours de sport gratuits pour femmes : bonne intention mais objectif social pas assez présent, et activité déficitaire.

Exemple

Petite épicerie gérée par une ETA : ne rapporte pas assez et n’absorbe pas assez de travailleurs — à faire progresser ou à arrêter.

Exemple

Sous-traitance en ETA : financièrement très utile, mais impact social à améliorer → on peut rapprocher de la mission sans perdre la rentabilité.

Exemple

Une organisation active dans le secteur socioculturel de longue date a remis sa mission au goût du jour. Une activité en particulier ne répond plus aux nouvelles finalités. Bien que légèrement déficitaire, elle permet de rentabiliser le temps d’un employé, engagé il y a presque 20 ans et qui est resté attaché aux anciennes méthodes.

Exemple

Événement public pour ramener des fonds : hors mission, mais pensé comme source de revenus. Tant que les coûts mangent la marge, on reste en “dilemme économique”.

Exemple

Location de bâtiments d’une asbl : activité rentable mais en dehors du public cible, utilisée pour financer le reste.

PRINCIPES CLÉS

Les 4 étapes de construction de la Matrice

La Matrice ESS se construit en 4 étapes à suivre consciencieusement

1. Identifier les activités à évaluer

La première étape consiste à établir la liste des activités ou des projets qui composent l’organisation. Il est conseillé de se limiter aux activités principales et de regrouper les plus petites sous-activités dans une même catégorie.

3. Positionner les activités dans la matrice

Une fois les évaluations réalisées, les activités sont placées dans la grille à neuf cases. Ce positionnement donne un aperçu visuel du portefeuille d’activités et de son équilibre global.

2. Évaluer la rentabilité et l’impact social de chaque activité

Cette étape nécessite un travail de réflexion collective. L’idée est de situer chaque activité sur les deux axes : la rentabilité (axe horizontal) et l’impact social (axe vertical). L’objectif est d’obtenir une vision partagée, même si approximative.

4. Analyser et décider

L’analyse porte sur la répartition des activités et les déséquilibres observés. L’équipe peut ensuite discuter des décisions à prendre : consolider, redéfinir, transformer ou arrêter certaines activités.

Ressources et publications​

Retrouvez ici des articles, guides et retours d’expérience pour approfondir la compréhension et l’usage de la Matrice ESS

Qu’est-on censé placer dans la matrice ?

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Une méthode d’analyse simple et structurée L’idée à l’origine de la matrice BCG est que les entreprises diversifiées doivent définir une stratégie différenciée pour chacun de leurs secteurs d’activité. Ce que la matrice évalue est donc bien la performance des activités dans les différents secteurs d’une organisation. Par exemple, les.

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